Je viens de regarder « La Consolation » téléfilm tiré de l’histoire de Flavie Flament violée à 13 ans par un photographe, diffusé ce mardi 07 novembre 2017 sur France 3. J’ai été troublée, gênée et nauséeuse à la vision de ce téléfilm qui m’a mise très mal à l’aise.

Synopsis

Flavie, la quarantaine, est animatrice de télévision. Accompagnée de son psychanalyste et d’un album photo, elle se souvient. Son père dont elle n’a pas beaucoup profité. De plus, sa mère, frustrée, malheureuse et manipulatrice qui l’a admirée autant que maltraitée. Cela à coups de paroles cinglantes et de régimes draconiens. Et cet été. Celui de ses treize ans, celui où elle a été violé. Celui qui a été immortalisé par une photo de David Hamilton.

© GUYON Nathalie/FTV

Mon avis

J’ai aimé la façon dont est traité le film. A savoir une femme adulte, qui se remémore avec l’aide d’un psychanalyste son enfance, à différents âges. J’ai regardé ce film parce-que le sujet du viol est un sujet qui me touche et me rend très colérique. Effectivement, c’est un acte que je ne peux comprendre, que j’exècre au plus haut point. Et je suis écœurée de la façon dont la justice impunie ou punie de façon tellement injuste les agresseurs de ce genre.

Le film me donne envie de lire le récit autobiographique de Flavie Flament paru en octobre 2016. J’aime beaucoup lire les livres des films que j’ai lu et vice-versa. D’autant plus quand cela est tiré d’histoires vraies. Encore plus quand ce sont des histoires de personnes connues que l’on apprend alors à mieux connaître à travers leurs écrits.

Flavie est une adolescente de 13 ans lorsqu’elle se fait violée par un photographe de mode. Sa mère lui fait subir une pression incessante à propos de son poids et son apparence pour qu’elle réussisse dans ce domaine. Jusqu’à lui asséner des paroles blessantes du genre « Tu es moche, tu es grosse, j’ai honte d’être la mère d’un boudin pareil ». On s’aperçoit que cette mère tyrannique vit à travers sa fille ce qu’elle aurait elle même pouvoir vivre, en ayant du succès dans la mode ou le fait d’être connu et reconnu.

© GUYON Nathalie

Une mère aveuglée et maltraitante…

Une mère maltraitante et abusive qui ferme les yeux sur les agissements d’un photographe pourtant connu pour faire des photos à consonance érotique. A quel moment est-ce qu’une mère laisse son enfant des après-midi entières avec un photographe qui ouvre la porte en étant nu ? Et où il fait des photos de ta fille nue sous des robes transparentes et qu’il lui demande de se changer devant lui ? Une mère flattée de l’intérêt porté par ce photographe mondialement connu à sa fille et frustrée de n’avoir pas vécu elle cela dans sa propre enfance. Elle lui dira même « J’aurais aimé avoir ta gueule, et que tu aies mon intelligence ».

Cette mère qui apparaît comme une femme perdue, mal aimée et par son mari et par sa propre mère. Une femme qui avait des rêves enfouis, brisés. Quand elle dit des méchancetés à sa fille, elle pense sûrement le faire pour son bien. Elle pense que c’est pour l’aider. Et surtout, je pense qu’elle pense résoudre ses propres problèmes et névroses personnelles à travers sa fille. Elle la manipule et va jusqu’à lui jouer la corde sensible en pleurant devant sa fille. En lui disant qu’elle espère qu’elle n’aura pas la même vie de merde, tout ça pour obtenir une lettre qu’elle lui cachait. Est-elle à ce moment là réellement manipulatrice ou montre-t-elle enfin ses propres blessures ?

© LP / Olivier LEJEUNE

Une fascination malsaine envers sa fille…

Elle est fascinée et en même temps en colère contre sa propre fille qui brille et qui est jolie. Cette mère qui a une propre blessure narcissique due à sa propre place au sein de sa famille. Elle domine un père de Flavie complètement absent et qui ferme les yeux sur les névroses de sa femme. De plus, elle envoie sa fille passer tout un week-end chez ce photographe. Tout cela en étant dans le déni complet de ce qui pourrait se passer tellement elle est aveuglée par son ambition, son rêve qu’elle vit à travers Flavie.

Elle fait abstraction de tout, obnubilée par cette soif de succès qu’elle souhaite pour sa fille. Par conséquent, elle a une réelle emprise sur cette dernière car elle vit par procuration. Elle fait de sa fille un jouet pour qu’elle vie la vie dont elle-même a toujours rêvée. Car elle même ayant été délaissée par sa propre mère, elle cherche à réparer cette blessure narcissique… Et une jeune fille qui ne peut se confier à sa mère car cette manipulation, cette violence, et l’aveuglement de sa mère font qu’elle se dirait qu’elle ne la croirait pas…

© GUYON Nathalie

Un déni tellement assoiffée de succès…

Un déni qui s’installe alors également chez l’enfant qui finit par se persuader qu’il ne s’est rien passé. Et  qui développe alors une amnésie traumatique. Cela se traduit par un mécanisme de survie, les souvenirs se sont perdus. Flavie emmène alors ses souvenirs enfouis dans sa vie d’adulte jusqu’à ce que des objets lui rappellent petit à petit ce qui s’est passé. Comme le cliché qui tombe chez le psychanalyste et qui lui font tout remonter à la surface.

Le combat de Flavie aujourd’hui

Aujourd’hui, Flavie a verbalisé son viol. Elle a ainsi pu se libérer par la parole et encourage toutes les victimes à le faire pour se faire entendre. Pour elle, la parole et le fait de pouvoir en parler librement est un chemin vers la reconstruction. Aujourd’hui, Flavie Flament oeuvre pour que le délai de prescription des viols sur mineurs soit allongé.

4 Replies to “« La Consolation », téléfilm tiré du récit autobiographique de Flavie Flament”

  1. Mieux vaut que j’évite de regarder ça, parce que les mères abusives qui vivent par procuration, je connais, même si la mienne n’a pas été au point de me laisser violer…

  2. J ai malheureusement manqué ce téléfilm hier soir. J espère pouvoir le regarder en replay. Mes 2 filles ont été violées pendant 5 ans par mon 2nd mari, leur beau père. Mais dès que j ai eu connu ces horreurs je l ai dénonce aux gendarmes. J y ai perdu la santé, passé 3 mois en hôpital psychiatrique mais j ai sauvé mes filles qui vont bien aujourd hui malgré les traumatismes subis pendant 5 ans à l âge de fin d enfance à celui de adolescence où l on se construit.

    1. Oh C’est terrible 🙁 J’en suis navrée, je suis tout de même ravie d’apprendre qu’elles vont bien auj, quels âges ont-elles aujourd’hui ?
      gros gros bisous

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