Humeurs

10 ans et demi plus tard…

Je l’ai appris le matin du lundi 30 septembre. Une notification sur mon téléphone. Ton nom qui apparaît. Je ne sais pas encore pourquoi, mais je crains alors de cliquer pour voir apparaître le message en question. Je prends tout de même mon courage à deux mains et appuie sur le message. Une vidéo de toi apparaît. Où tu annonces que tout est fini. Tu arrêtes. Mes mains deviennent moites. Le téléphone glisse entre mes doigts.

Dans mon cœur, c’est la tempête. Mes yeux deviennent flous. Je n’arrive même pas à regarder la vidéo en entier. Les larmes coulent sur mes joues. Je suis au travail. Je quitte mon poste pour me réfugier aux toilettes. J’ai besoin d’air. Je pleure un bon coup. Puis, je reprends mon souffle. Ne pas sombrer. Pas ici. Pas au travail. J’attendrai d’être à la maison pour m’écrouler en boule sur mon lit, en pleurant toutes les larmes de mon corps.

Je ne suis pourtant pas choquée. Je vois tout mon entourage, et une partie du tien, l’être. Mais au fond de moi, je le savais déjà. J’attendais juste le moment où tu l’annoncerais enfin. Comme une sentence. La fin d’une épée de Damoclès qui planait au-dessus de ma tête. Malgré tout, je n’ai pas pu exprimer mon émotion. Je n’arrivais pas à mettre de mot. Lundi, je pansais mes maux. Et depuis, chaque matin, la douleur est tout aussi vive.

Depuis que je le sais, depuis que ce n’est plus une suspicion dans ma tête, mais tout simplement la réalité, je n’arrive pas du tout à me concentrer. Mais d’un côté, je ne sais pas si je réalise encore complètement. Tant que je n’aurais pas ressenti le vide que tu laisses derrière toi, tant que ça ne fera pas plusieurs jours, plusieurs semaines sans t’y voir, alors peut-être que j’aurai du mal à me rendre compte et à pleinement prendre conscience du fait que c’est réellement bel et bien terminé.

Une décennie

5 mars 2014. 30 septembre 2024. 10 ans et demi. Une décennie de joies, de peines, de désillusions, d’espoirs, d’euphorie, de passion. J’ai vibré à tes côtés. Quand je t’ai connu, tu m’as brisé le cœur, d’une façon différente, mais brisé le cœur quand même. Aujourd’hui, c’est en arrêtant que tu le brises à nouveau. Je ne t’ai pas connu ce 5 mars 2014. Il aura fallu attendre 4 mois pour que je craque complètement pour toi.

Ce 4 juillet 2014. Te voir si effondré, si bouleversé, si profondément triste et touché par la défaite que tu étais en train d’encaisser m’a émue jusqu’aux larmes moi aussi. J’ai été percutée de plein fouet au plus profond de mon cœur. Je n’avais jamais ressenti ça pour quelqu’un comme toi. J’en ai été la première surprise. Pour autant, à ce moment-là, j’ai gardé ton nom en mémoire sans te suivre plus que ça.

Le moment où je te suis sans jamais plus te lâcher…

Il faudra alors attendre 2 ans. En 2016, je te suis enfin. Je me souviens de toi. Comment oublier celui qui, deux ans auparavant, m’avait touchée en plein cœur en pleurant à chaudes larmes. Quelques jours après cette déception, tu changeais de cap pour une nouvelle direction. Le début d’une grande histoire qui commence pour toi en fanfare. Tu as trouvé ta place. Là-bas, tu es le plus heureux. Tu sembles même invincible. Rien ne semble t’arrêter, tu es sur une énorme lancée. Mais un bonheur pareil, ne dure jamais bien longtemps et il faudra bien qu’on t’arrête en plein chemin. Une déception à nouveau, deux ans après tes larmes de peine. Tu avais ton rêve au bout du pied. S’il y en avait un seul à ne pas rater, c’était bien celui-là et pourtant.

Mais rien n’entache trop longtemps ta volonté, ta détermination et ta soif de réussite. Et deux ans plus tard, en 2018, tu remportes un trophée important. Mais tu rêves encore plus grand et c’est ce qui te pousse à nouveau au changement. Mais cette fois, le changement ne te réussira pas vraiment. Tu peines à t’épanouir. je le vois sur ton visage. Tu n’es pas heureux. Tes joues sont creusées. J’ai l’impression que tu as pris dix ans en quelques semaines. Dans tes yeux, je vois de la tristesse. Ca me fend le cœur, t’es parti d’un endroit qui t’as propulsé le meilleur pour sombrer dans le malheur. Tu reviens alors à ton deuxième amour. Celui qui t’as propulsé au plus haut niveau t’élève plus haut encore quand tu y gagnes un record.

Antoine Griezmann, mon idole

Bestimage

Antoine Griezmann. Ma star. Mon idole. Celui qui m’a fait aimer le football. Celui pour qui j’ai eu beaucoup de peine lors de la défaite de la France contre l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du Monde 2014. Tes larmes de tristesse qui, 4 ans plus tard, deviendront des larmes de joie lorsque tu soulèveras enfin cette Coupe du Monde. Ce penalty raté en Ligue des Champions 2016 qui t’as longtemps hanté. 2 fois troisième au Ballon d’Or parmi les meilleurs joueurs du monde tels Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Tu es pour moi le meilleur joueur du monde. Top 1 dans mon cœur pour toujours. Ta vision de jeu incroyable. On dirait que tu sais où sont placés chaque joueur sans avoir même besoin de regarder autour de toi. Tu es le maître du jeu. Meilleur buteur des colchoneros en dépassant le record des 174 buts, ce n’est pas rien !

Le 2 juin 2024, je te rencontre enfin. J’ai gagné à un tirage au sort pour assister à ton entraînement. Je suis euphorique. J’emporte avec moi ton maillot de l’Atlético. A ce moment là, je ne pensais pas que ce maillot me porterait chance. Lorsque nous attendons aux barrières aux abords du stade Pierre Pibarot à Clairefontaine, j’ai agité ce maillot quand vous êtes arrivés de l’autre côté du terrain. Quelle ne fût pas ma joie lorsque j’ai vu que tu te dirigeais directement vers moi. Je vais enfin rencontrer mon idole de toujours ! Je ne sais même pas si aujourd’hui encore, je l’ai réalisé.

Tu es arrivé devant moi, tu as signé mon maillot. Je t’ai demandé si je pouvais avoir une photo, tu m’as dit oui. Pendant que tu signais mon maillot, je t’ai dit que tu étais le meilleur joueur du monde, tu m’as remercié en souriant, j’ai pris la photo et tu m’as rendu mon stylo en souriant encore. J’étais aux anges. Déboussolée. Je ne sais pas comment mes jambes ont fait pour continuer à me soutenir tellement je tremblais. Et puis, j’ai pleuré. De joie, d’euphorie. Tu étais là. A seulement quelques centimètres de moi. Je garderais ce souvenir en moi pour la vie.

Je me souviendrais….

Puis le 30 septembre 2024. Quand je vois cette vidéo, je ne suis pas surprise. Cela fait des semaines que j’en parlais à mon chéri en lui disant que j’étais sûre que tu allais prendre ta retraite avec les Bleus. Pourtant quand j’écoute la vidéo, j’ai un sentiment d’irréel. Cela ne peut pas être en train d’arriver. On ne peut pas perdre le meilleur joueur de l’Equipe de France. Pas maintenant. Mais on ne peut rien faire, à part respecter ta décision. Je me souviendrai de ce joueur acharné et passionné, dévoué à l’équipe, au collectif. Et comment oublier ton humour, ton côté attachant, tes pitreries avec les autres joueurs, ton amitié avec Pogba, les interview avec Dembele et Adil Rami qui m’ont fait, et me font encore, tant marrer.

Je me souviendrai de ce jour de septembre 2022 où je suis allée au Stade de France pour la première fois et où j’ai pleuré en te voyant même si tu étais sur le terrain, bien loin de là où je me situais en tribunes. Aussi, je me souviendrai de mai 2024 où je suis allée à Madrid pour suivre tes pas et assister à un match de l’Atlético. Je n’oublierais pas mon émotion en voyant le Civitas Metropolitano. Des larmes de joie d’être là, de voir ce stade de mes propres yeux. Je vais garder en mémoire tes célébrations de but, celles que j’imitais depuis mon canapé.

Antoine Griezmann, ma star, mon idole, je me souviendrai que tu as été le pilier de l’Equipe de France, celui qui a fait réconcilier les français avec l’équipe nationale. Je me souviendrai qu’on te surnomme le « Petit Prince ». Je me souviendrai de ton tatouage qui dit « Fais de ta vie un rêve, et de ton rêve une réalité ». Mon rêve était de te rencontrer. Mon rêve est exaucé. Tu m’as fait croire en mes propres rêves.

…de ta ténacité

La ténacité que j’ai eue pour écrire un livre, celle que j’ai eue pour tenir après mon burn-out, celle que j’ai eue à ma deuxième séparation, tout ça c’est grâce à toi si je suis encore là pour en parler. La plupart des gens ne comprennent pas ce qu’est d’être « fan », parce-qu’ils n’ont personne à idolâtrer. Antoine, tu vas me manquer lors des prochains rassemblement des Bleus. Tu vas me manquer comme tu vas manquer à tout un peuple, toute une nation.

Meilleur passeur de l’Equipe de France avec 30 passes décisives. 4è meilleur buteur avec 44 buts. 2 titres en Bleu : la Coupe du Monde 2018 et la Ligue des Nations 2021. Nommé homme du match lors de la finale de la Coupe du Monde 2018. Tu as aussi remporté un championnat d’Europe avec les U19. 137 sélections. 3è joueur le plus capé de l’Equipe de France. Tu as disputé 84 matchs consécutifs en bleu, du 31 août 2017 au 21 novembre 2023.

Merci Antoine Griezmann pour toutes ces émotions en Bleu. Nous ne pourrons pas oublier l’empreinte que tu as laissée. Tu es un grand joueur et tu n’as rien à prouver. L’émotion palpable et la tristesse générale à l’annonce de ta retraite internationale en sont une preuve sans égal. Même si tu as des détracteurs, les gens savent que tu es un grand joueur. Pour moi, tu resteras même le meilleur. Le premier à jamais dans mon cœur.

Un commentaire

  • Romain

    Coucou,
    On ressent ta passion jusque dans tes mots !! Il a eu une très belle carrière et ce n’est pas encore totalement terminé, même si le temps passe vite. ^^
    Bon dimanche et belle semaine à toi. 🙂

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