Une soirée que je ne suis pas prête d’oublier
C’était il y a 18 ans. C’était en 2004 que je vous ai vus pour la première fois. A mon époque, vous m’avez tellement aidé, tellement apporté. A chacune de vos paroles, vous m’apportiez l’équilibre. J’étais adolescente, j’apprenais la vie et ses coups durs. C’était l’âge des premiers émois amoureux et des questionnements plus profonds du genre « Qui je suis ?« . L’adolescence et ses moments où nous croyions que c’était l’enfer. Les émotions étaient brutes, profondes et avaient un goût de fatal. Elles étaient ancrées viscéralement dans ma chair. Et puis, le temps a passé, les années ont défilé et les voyages nous ont rappelés comme le monde est grand. On a aussi parcouru le chemin et continué la route vers l’avenir.
Bien sûr, qu’il y a eu plusieurs moments où la seule envie était de tout envoyer en l’air. Des moments où la peine prend le pas et les sad day s’enchaînent, poussés par les vents contraires. Des jours où les mots restent bloqués sur nos lèvres. D’autres encore où nous fermons les yeux, ne voulant pas voir la tristesse du monde car la vérité nous ment. Mais regardez-moi où j’en suis, dix-huit ans plus tard et pas bien plus avancée qu’à cette époque où je ne savais pas où allait ma vie. Les doutes ne sont plus les mêmes. Les préoccupations ont changé. A l’assaut des regards, je suis tombée après des nuits blanches à me demander comment m’en dépêtrer.
Quand ça s’effondre…
J’ai dû quitter la ville où je travaillais, pensant que j’avais plus à gagner qu’à perdre. Le plan A a capoté, je n’ai plus que mes doutes et aucun plan B. Je peine à retrouver. Mais surtout, je peine à me trouver. Je peine et je prends les coups. J’enchaîne les essais, tous plus infructueux les uns que les autres. Je songe à changer de voie. Et puis, j’ai peur et je n’y crois pas. Mes résolutions sont devenues des révolutions. J’ai peur de devoir recommencer à zéro, j’ai peur que tout reste à faire. Je me sens XY, telle une fonction de deux variables. De plus, je ne suis pas de celles prêtes à tout, pour la part des lions. Je suis une Fremen, issue d’un peuple imaginé.
Je ne suis qu’une white trash sous cultivée dans certains domaines. Pas de celle prête à dire « Je te vends mon âme« , prête à tout pour posséder un pouvoir dont elle ne saurait que faire. Telle mes racines et mes ailes, je sais d’où je viens sans savoir où je vais. Une enfant de la patrie, tout ce qu’il y’a de plus banale en somme. Alors pour ce soir–là, j’ai été récidiviste. Je voulais revivre cette sensation d’il y a 18 ans. Cette sensation que pendant une certaine temporalité, rien ne peut arriver. Rien de mal surtout. Juste stand up and live ma vie. Revivre ce moment hors du temps où si même une comète s’abattait à des kilomètres, tu ne le saurais même pas, tellement absorbé par le moment présent.
Vivre l’une des meilleures soirées de notre vie
Il y a ton mec, avec qui tu revis ce qui a été l’une des plus belles soirées de ta vie à l’époque avec celle qui était alors ta meilleure amie. Il y a tout ce monde autour de toi, peut être Sarah, Margaux, Omar, Marlow, tu ne sais pas. Tu ne les connais même pas, mais pour un soir, tu oublies ta timidité. Tu parles à des gens comme si tu les connaissais depuis 18 ans, eux aussi ! Prends-le, apprécie-le ce moment hors du temps. Demain lorsque tu te réveilleras, les gens que tu croiseras ne chercheront pas à être sympas avec toi sans aucune raison comme ce soir.
Je respire, un sourire aux anges, je profite de chaque seconde jusqu’à une dernière danse, de l’alpha à l’oméga. Revivre ça avec toi, où on danse, on se tourne autour, je ne veux pas oublier, l’une de nos meilleures soirées, gravée à jamais dans ma mémoire. Ce soir-là, j’ai pourtant fait ma groupie, et mon chéri m’a pardonné cette incartade. Je me suis retrouvée comme quand je serai jeune, où j’aurais réussi à vous voir également après votre prestation.
Des paroles si poétiques…
Je saigne encore de ne pas avoir pu, il y a 18 ans, vous apercevoir pour échanger quelques mots avec vous. Mais peut-être ai-je 7 vies et que dans celle-ci, telle une madone, mon tour est enfin arrivé. J’ai enfin pu avoir le contact, à l’époque, tant recherché. Ma timidité a pris le pas et je n’ai pas réussi à te dire tout ce que j’aurais souhaité. Comment te dire comme à quel point vos paroles m’ont chamboulée en ce temps révolu. Comme si vous les aviez écrites par rapport à ce que je vivais. Et puis certaines autres, dont j’ai découvert la signification bien plus tard. Je n’étais qu’une enfant du solstice, aveuglée par la lumière du soleil brouillant ma vision de l’après et se tenant immobile, longtemps perdue dans l’enfance, même à l’adolescence.
Ce soir-là, la température est montée en flèche, comme à une soirée à Pigalles. J’avais prévu le coup et lâché mon manteau dans la voiture, préférant avoir froid pendant les quelques minutes où je devrais patienter à l’extérieur plutôt que de mourir de chaud sous des couches inutiles. Alors au lieu de rendez-vous, je suis sortie telle une touriste en hiver. Pendant toute la durée du spectacle, je danse, je saute, je hurle, je chante, je crie tellement que j’en ai l’impression que je cours le marathon de Paris.
Revenir à la vraie vie… !
Et lorsqu’à la fin, nous contournons le bâtiment, vous y attendant, je n’ose croire que je puisse vous apercevoir. Ce serait pour moi le graal, surtout de voir celui dont la voix a bercé mes oreilles d’adolescente. Telle est ma prière, qui à moitié exaucée, a mis sur notre route, l’un de tes acolytes se prêtant au jeu des photos et des autographes. Nous sommes rentrés après minuit, tout mon immeuble était endormi.
Quand je repense à ce que j’ai vécu, je te rêve encore, telle une poupée russe, innocente et naïve. J’aurais voulu te dire que tu as un pouvoir dans les cordes vocales. C’est pas juste une belle voix que tu possèdes, c’est une belle âme lorsque l’on voit la qualité des paroles que tu ponds. Il est temps à présent de fermer cette parenthèse enchantée. Les vidéos que j’ai prises n’ayant pas capturé le son, je vais garder dans ma mémoire ces beaux souvenirs. C’est ma faute, j’aurais dû tester mon matériel avant de venir. Ces souvenirs différents de ceux d’il y a 18 ans, tout de même tout aussi forts. J’ai maintenant qu’une envie, faire le troisième pas, venir vous voir une troisième fois. Et pouvoir à nouveau entrer dans la Kyosphère.
6 commentaires
Romain
Je n’ai pas beaucoup apprécié mon adolescence mais l’âge adulte oui, même si je ne sais toujours pas où je vais. Et je trouve la trentaine bien mieux que la vingtaine, trouver un minimum son équilibre fait beaucoup de bien. 🙂
Dounia-Joy
Hello Romain, et merci pour ton passage par ici !
Je sais pas si tu as compris la subtilité de ce texte où j’utilise les titres des chansons du groupe Kyo !
Mais il est aussi autobiographique effectivement ce texte.
La vie adulte est différente de l’adolescence je trouve, on ne fait pas place aux mêmes problèmes.
Mais elle n’en reste pas moins difficile non plus je trouve. Après je pense qu’on a plus de recul sur les choses avec l’âge et l’expérience !
Sinon, comment ça avance de ton côté, tes projets d’écriture toussa toussa ?
Merci encore !
A bientôt
Romain
Non, effectivement, je n’avais pas compris la subtilité. ^^
Mais j’ai réagi par rapport à ce qui est dit au début de ton texte. 🙂
Pour mon projet d’écriture, j’ai terminé d’écrire la troisième et dernière histoire. Je suis donc dans la phase (encore plus longue ^^) d’amélioration du texte et de vérification de tout ce qui peut ne pas aller. J’espère terminer avant mon anniversaire vers la fin du mois de juin.
Il faudrait aussi que je trouve des personnes pour lire mes deux premiers textes qui sont quasiment en forme définitive, même s’il y a aussi de petites retouches. Mais c’est une histoire assez enfantine, donc j’ai un peu peur de la faire lire malgré qu’elle soit très courte.
Quand tout mon travail sera fini, il faudra que je trouve une personne qui accepte le gros projet dessin, c’est-à-dire dessiner une trentaine de personnages en tout !
Et c’est ensuite que viendra le projet de publier un livre avec mes trois histoires dedans. 🙂
Dounia-Joy
D’accord c’est une bd du coup que tu souhaites faire ?
Romain
Non, c’est un livre que je veux faire d’abord. Les dessins c’est pour avoir une image de mes personnages et donner un peu vie à mon univers, vu que je ne sais pas bien dessiner. Je souhaite avoir un dessin pour chaque personnage, des dessins de groupe et peut-être aussi une couverture pour le livre avant même de contacter des éditeurs, histoire de pouvoir proposer ma propre couverture plutôt que d’en avoir une qui ne me conviendrait peut-être pas. ^^
Et à partir du livre, s’il existe un jour et s’il marche bien, je souhaite effectivement avoir d’autres adaptations. Même si une BD conviendrait parfaitement à mon histoire, mon rêve ultime serait d’avoir trois films d’animation, car le format de film conviendrait aussi parfaitement à mon univers et à mes histoires. 🙂
Dounia-Joy
c’est génial ! je te souhaite que tout cela aboutisse en tout cas !