Chroniques

J’ai lu et aimé « Une carte postale du bonheur »

Il y a quelques semaines, je recevais un cadeau dans ma boîte à lettres pour mon plus grand bonheur. Ce cadeau tombait à un moment où j’accumulais mauvaises nouvelles sur mauvaises nouvelles. J’avais l’impression que tout était fait pour me pourrir la vie. Je traversais un truc qui me stressait à mort dont je ne vous ai pas encore parlé ici. Sauf à l’une d’entre vous qui se reconnaîtra et que je remercie d’avoir été une oreille attentive dans ce moment. Elle a su trouvé les mots pour me rassurer sur cette histoire.

Ma mère m’envoie un texto au travail pour me dire que j’ai reçu un colis et que cela à l’air d’être un livre. Je n’en avais pas commandé et ne comprenait pas. Lorsqu’elle m’a dit la provenance, j’ai compris sans y croire. Les Editions Seramis, ne serait-ce pas les éditions qui ont édité le livre à venir de ma copine blogueuse Cristina du Blog de la Cristina sans H ?! Je demande à ma mère d’ouvrir le paquet et de me donner le titre du livre, et elle confirme mon interrogation. Quel plaisir que de le recevoir en avant première. Je ne m’y attendais absolument pas et je remercie encore Cristina pour ce beau présent.

Je n’ai pas eu le temps de me pencher dessus directement. Avec le boulot, les problèmes qui s’accumulaient et le fait que j’avais déjà des lectures en cours, je me suis laissée de côté le bouquin, pour me dire que je le lirais pendant mes vacances. C’est comme cela qu’au retour de chez mon frère, jeudi j’ai commencé cette lecture. Je l’ai terminé hier soir. Je n’ai pas pu le lâcher bien longtemps tellement j’étais pressée de connaître la suite et l’issue. Avant de commencer le dernier chapitre, j’étais heureuse et triste, heureuse parce-que je venais de lire un livre qui m’avait bouleversée et triste parce-que j’allais bientôt le terminer et que j’en voulais encore. A la fin de la lecture, j’ai esquissé un sourire avant de me mettre à pleurer. Triste mais heureuse à la fois, comme l’histoire racontée dans ce bouquin.

Résumé

Juliette vit depuis neuf ans avec un mari qui ne la fait plus rêver. Amoureuse de l’amour, elle le vit désormais par procuration en lisant Jane Austen et en élevant son petit garçon de cinq ans. Mais à quinze jours de fêter son trentième anniversaire, Juliette suffoque et ne parvient plus à faire semblant. Elle décide de demander le divorce.

Quand son mari quitte le domicile familial, Juliette se retrouve plongée dans un état de fragilité et de confusion totale. Thomas débarque alors dans sa vie sans crier gare. Par ses attentions, ses cadeaux et sa présence parfois oppressante, il se rend rapidement indispensable. C’est le début d’une histoire d’amour qui ne va pas tarder à se transformer en une véritable descente aux enfers. En l’espace de quelques mois, Juliette se métamorphose pour devenir une personne qu’elle n’a jamais été : soumise, dépendante, à la recherche d’un physique qui n’est pas le sien. Thomas surveille non seulement son poids, mais aussi ses tenues, ses mails et le moindre de ses mouvements.

Ses amis ont beau l’exhorter à fuir cet homme qu’ils qualifient de pervers narcissique, Juliette ne veut rien entendre. Elle veut croire au bonheur et revient même sur sa décision de ne pas avoir d’autre enfant. A la naissance de son deuxième garçon, il lui faudra pourtant puiser dans ses dernières ressources pour ne pas sombrer définitivement et entamer un combat qui laissera des traces, indélébiles.

Mon avis

Je tiens à dire que je suis la plus neutre possible malgré le fait que Cristina soit pour moi une copine blogueuse ! J’ai pris ce livre comme tous les autres en me disant que j’en ferais une chronique, comme j’ai déjà fait des chroniques sur des lectures sur mon blog, mais que je n’hésiterais pas à dire les points négatifs. Je vous assure, que je n’en ai pas trouver un seul. L’écriture est fluide, fraîche, sans langue de bois. Malgré l’histoire très dramatique et triste, l’auteur réussit avec brio à mêler le drame à l’humour parfois cinglant mais jamais vulgaire.

Comment Juliette va se laisser happer…

Le livre délivre un très beau message : on peut toujours s’en sortir même quand on y croit plus et qu’on tombe au fond de l’abîme et qu’il faut toujours y croire. Juliette a 30 ans quand elle quitte son mari parce-que leur vie de couple routinière ne lui plaît plus. Elle s’ennuie et ne veut plus perdre de temps. Elle se retrouve alors plongée dans un état fragile, de manque de confiance en elle, et d’une faible estime de soi. Une faille que ne tarde pas à découvrir Thomas Narcise qui va la draguer et se jurer de l’avoir. Cet homme égocentrique ne plaît pas de prime abord à Juliette mais elle se laisse charmer et séduire face à toutes les attentions dont il l’affuble.

En effet, elle se sent alors à nouveau belle, désirable et se laisse happer sans se rendre compte dans quoi elle s’embarque. Thomas est jaloux possessif, et ne supporte pas de voir d’autres hommes tourner autour de Juliette, il l’éloigne de tous ses amies et fait le vide autour d’elle. Puis vient les remarques parfois très désobligeantes sur son poids, l’indifférence…. Il l’a charme puis l’ignore. Lui fait sans cesse des reproches, lui fait des scènes de jalousie et quand elle s’en offusque, lui reproche de faire ses scènes et des scandales pour rien… Il retourne toujours les situations pour la faire culpabiliser et finir par lui faire croire que c’est peut-être effectivement elle qui a un problème. Juliette a été aveuglée puis séduite par les attentions et les cadeaux puis quand vient l’indifférence, elle sombre dans la déprime et perd énormément de poids comme pour se perdre elle-même…

Après la séduction et l’emprise, l’indifférence…

Il lui fait croire qu’elle a un problème, que c’est elle qui est jalouse, qu’elle doit voir un psy… Puis, elle tombe enceinte de cet homme et à ce moment là, l’indifférence est encore plus poussée. Il n’y en a plus que pour le bébé, son bébé à lui. Il ne parle plus que lui et ne demande jamais à Juliette comment elle va. Juliette va alors commencer à entrevoir des signes qu’elle aurait du prendre plus en considération comme des signes annonciateurs… Mais à chaque fois qu’il redevient gentil, elle retombe dans le piège. Il exerce un pouvoir dominateur sur elle, et un contrôle.

L’auteure nous raconte alors comment Juliette va finalement s’en sortir, de quelle manière, elle va partir pour resombrer plus tard. Jusqu’au moment, où elle finira enfin par se rendre compte qu’elle est tombée sur un pervers narcissique. On sent les notes autobiographiques et que l’auteur a vécu une histoire semblable. Tout est rudement bien mené, rudement bien expliqué, rudement bien ficelé.

La plume dévoile une grande sensibilité et un humour décadent, à l’image des articles de l’auteur sur son blog. Grâce à ce livre, on comprend, que le fait de tomber sur un pervers narcissique n’est en aucun cas un signe de faiblesse. Non, le pervers narcissique trouve juste une faille, sur les personnes manquant de confiance en elles. Et il ne suffit pas de dire à la personne d’ouvrir les yeux, le contrôle que le pervers narcissique a sur ces personnes est très puissant. Il faut beaucoup de volonté, de force, de détermination pour s’en sortir.

Une écriture fluide, des personnages tous intéressants

J’ai aimé les quelques chapitres partant d’un point de vue d’un autre personnage. D’ailleurs tous les personnages du livre sont très intéressants. Le plus bluffant est Tom, le premier fils de Juliette. En effet, du haut de son jeune âge, il fait preuve d’une maturité à couper le souffle. Je conseille ce livre à toutes les personnes qui souffrent par amour, toutes les personnes qui sont un jour ou qui sont sous l’emprise d’un homme toxique comme Thomas. Pour leur prouver qu’on peut s’en sortir, qu’il faut se battre, ne jamais perdre espoir, et toujours s’extasier des petits moments de bonheur…

J’ai adoré cette lecture. J’aurais bien voulu une suite ou encore plus de chapitre consacré au point de vue de Thomas… Expliquant comment lui est tombé dans cette maladie de perversité narcissique. On sent bien que la relation avec la mère a grandement joué dans cette construction. J’espère avoir lu là le premier roman d’une lignée ! J’aimerais découvrir d’autres histoires écrites par les mains de Cristina. Et puis, je ne serais vraiment pas étonnée si ce roman voyait le jour à la télévision, car il ferait un très beau film…

Sortie du livre le 8 mars aux éditions Seramis. Bientôt disponible en pré-commande sur la Fnac ou Amazon.

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