Je me suis toujours demandée s’il était normal de ne pas avoir de souvenirs. De mon enfance, je ne garde que très peu de souvenirs, pas les plus heureux d’ailleurs, quelques faits marquants et tristes mais rien de joyeux, rien de fou. Je ne me souviens pas de purs moments en famille, entre cousins ou entre frères et sœurs. Rien. Nada. Nothing.

Quelques bribes de mes années primaire avec les copines que j’avais mais rien de bien défini, juste des aperçus flous, je revois qui elles sont, je me souviens de leurs têtes et leurs prénoms, mais ça s’arrête là. Pareil pour le collège. J’ai plus de souvenirs du lycée, j’en ai même beaucoup avec ma copine à l’époque et de nos « amourettes platoniques » qui ont ponctué nos années ensemble.

A la fac, peu de souvenirs puisque je trainais très peu avec mes « potes ». J’étais plutôt solitaire, réservée et pas dans le même délire. Eux sortaient mais moi, je n’étais pas dans cette optique, pas dans cette ville que je n’aimais pas et dans laquelle je n’attendais que les week-ends pour pouvoir m’y enfuir !

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Est-ce normal ?

Mais je m’interroge sur la normalité de ces souvenirs d’enfance qui restent floues et inaccessibles dans ma mémoire. Qu’est-ce que cache ces oublis ? Pourquoi avoir enfoui ces souvenirs ? Les choses n’étaient-elles pas assez marquantes pour qu’elles laissent une place dans mon cerveau ?

J’ai lu quelques articles étayés par des psychologues sur le net à ce sujet, et beaucoup de ces articles disaient que cela était lié à l’émotion et que peut-être certaines émotions pouvaient provoquer cette amnésie sélective pour se protéger de quelque chose. Pourtant je ne pense pas avoir vécu de choses dures, pénibles ou traumatisantes.

C’est un sentiment étrange car plus j’y pense et plus j’ai l’impression de n’avoir de vie qu’à partir de mes 15 / 16 ans. Où est passé ma vie d’avant ? Est-ce un déni ? Mais pourquoi ? C’est quand même étrange cette amnésie, ne pas avoir une seule anecdote à raconter sur son enfance, c’est curieux.

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Je sais que j’ai toujours été timide, introvertie et solitaire et que donc, je n’ai pas vraiment été une joyeuse luronne qui partait à l’aventure toutes les cinq minutes mais quand même, on devait bien aller voir les cousins et aller chez nos grands-parents parfois ?! Mais rien. Pas de souvenirs notoires, ni drôles, ni joyeux et ni tristes d’ailleurs.

Ce n’est donc pas comme si j’avais effacé tous les mauvais pour ne garder que les meilleurs. Alors je me demande de plus en plus si je ne devrais pas aller voir un hypnotiseur afin de « récupérer » ces souvenirs enfouis et de comprendre pourquoi ils le sont… Mais j’ai aussi peur de découvrir une vérité que je ne suis peut-être pas prête à entendre…

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32 Replies to “Mes souvenirs d’enfance : le blackout total . . . ?!”

  1. C’est dur de perdre des souvenirs. Je ne peux pas l’imaginer. Je suis encore jeune et je me rappelle de mon enfance très nettement. Pourtant, en y réfléchissant, mon cerveau ne fait que sélectionner des souvenirs. Parfois je mélange ce que j’imagine, ce que l’on me raconte, et la réalité. Je pense que notre cerveau ne garde que des faits marquants de notre vie. Des anecdotes sur mon enfance ? J’en ai. Mais mes parents en gardent beaucoup plus. Pourquoi je ne me rappelle que vaguement de ma primaire ? Pourquoi je mélange mes années ? Notre cerveau simplifie un peu tout ça pour ne garde qu’une vague idée du passé et se focaliser sur autre chose.
    A ta place, j’irai chez hypnotiseur. Après tout, qui ne tente rien, n’a rien. S’il y a quelque chose de grave sur ton passé à remettre au bout du jour, je pense qu’en temps qu’adulte, tu n’auras pas la même vision des choses. Entant enfant, ton cerveau a peut-être supprimé quelque chose pour te protéger, mais maintenant plus âgée, je pense que tu ne devrais pas t’inquiéter.
    En tout cas, je te souhaite bon courage !

  2. Je pense que la mémoire sélectionne les souvenirs pour ne garder que ceux que notre esprit peut gérer Dounia. Peut-être qu’il y a quelque chose dans l’enfance justement qui a créé ce vide justement. Je ne suis pas psy. Mais comme toi je m’intéresse au passé, à la mémoire. La mienne pour le coup est peuplée de souvenirs! D’enfance et d’après. On dirait qu’elle refuse que j’oublie. Pourtant j’étais secrète et réservée.
    Par contre si je prends l’exemple de ma mère qui a eu une enfance difficile, quand elle remonte le fil du temps, quelque chose bloque autour de 5/6 ans. Un psy lui avait un jour que peut-être il fallait faire avec, avec le fait que cette période de sa vie lui était interdite.
    Avec l’hypnose, on peut comprendre beaucoup de choses, revivre des instants oubliés et avancer plus sereinement (mais comme tu le dis bien en fin d’articles, sommes nous prêts à faire face à cette vérité occultée?)

  3. J’ai beaucoup de souvenirs de ma vie qui a été très heureuse (à part quelques passages sombres, je n’ai vraiment pas à me plaindre !).
    Mais ma soeur, qui a vécu exactement dans le même cadre que le mien, n’a pas de souvenirs. Ou très peu. Et si elle lisait ce texte, je pense qu’elle pourrait se dire « c’est moi qui l’ai écrit ».
    Elle n’a jamais vraiment eu d’amis, elle n’a pas apprécié son enfance, fade et triste, selon elle. Et elle est excessivement timide, réservée.

    Je pense que cette amnésie est émotionnelle, oui. C’est un déni de la réalité. On préfère ne pas se souvenir d’une vie « pas terrible », c’est peut-être un mécanisme de défense. C’est inconscient, et je pense que ça doit être très troublant !

    L’une de mes connaissances a vécu un évènement particulièrement traumatique et elle l’a oublié. Elle s’en est souvenue des années après et ça a été très violent. Je ne te le souhaite pas, et je te souhaite de beaux souvenirs pour les années qui arrivent !

    1. alors là, c’est effectivement très étrange mais j’ai l’impression en effet que c’est un fait des personnes timides et réservées au vu de tous les petits commentaires sous cet article, donc cela serait en somme assez « normal ».
      merci en tout cas!

  4. A ta place, je consulterais pour pouvoir récupérer comme tu dis ces mémoires, pour te permettre de mettre d’affronter des choses enfouies, si çà a été le cas, ou d’avoir un bagage émotionnel clair, car je ne pense pas que quelqu’un puisse avancer sans son passé. Courage ma belle !

  5. Sache que j’ai moins de souvenirs que toi. Même en regardant des photos, je ne me souviens pas d’une conversation, d’une anecdote. Et comme toi, je me dis que c’est peut-être mon côté solitaire, renfermée qui fait que je n’ai pas vécu grand chose donc ça ne marque pas mes pensées… J’ai (volontairement » zappé mes années scolaires. Trop de déceptions. J’ai oublié des visages ainsi que des noms.

    Est-ce inquiétant ? Je ne sais pas… Est-ce pour cette raison que j’attache une grande importance à tout mettre par écrit, prendre n’importe quoi en photo ? Sans doute…

    1. coucou effectivement ton com s’était mis dans les indésirables (grrr ce que c’est chiant, je ne comprends pas pourquoi).
      moi non plus les photos ne me font pas plus remonter de souvenirs que ça, c’est troublant, c’est comme si celle que je voyais sur la photo n’était pas moi finalement…
      peut etre effectivement que le côté solitaire et renfermée y est pr qqch.

  6. Bonjour!

    Je me reconnais totalement dans ton message. Moi non plus je ne me souviens de rien . Enfin pas grand chose car ce qui m’a vraiment marqué je m’en souviens. J’ai toujours pensé que j’avais une mémoire sélective. Ce qui compte pour moi en bien ou en mal je m’en souviens mais les sorties d’écoles , les anniversaires et les dates je ne m’en souviens pas.
    Je ne suis pas capable de placer des souvenirs dans le temps ou de dire à quel age un Evènement s’est produit . Je ne cherche pas non plus à me souvenir.
    Peut être que ça viendra ou peut être que ma mémoire fonctionnera toujours comme cela

    1. alors c’est assez « bizarre » que tu en parles, car justement, je me suis tjs demandée si je n’avais pas vécu un truc dans le genre, lié à un autre pbm de ma vie, j’en avais fait plusieurs articles… :s

  7. Bonjour à toi,

    Je prends le temps de commenter ton article car je me suis reconnue dans ton histoire. J’ai toujours été surprise de voir que les gens se souviennent d’autant de choses de leur enfance alors que mes souvenirs sont extrêmement flous. Il y a bien des sortes de flash parfois mais j’aurais très peu d’anecdotes à donner. Je suis même surprise quand on me rappelle telle ou telle chose, car je n’en ai pas de souvenirs. J’ai même l’impression que les souvenirs que je crois avoir viennent des photos que j’ai pu voir ou des souvenirs que ma famille me racontent et qui me laissent penser que je me souviens moi aussi de tel moment. Du coup, je te comprends vraiment et j’ai eu le même raisonnement que toi. Je me demande si ces « blancs » ne sont pas là pour protéger quelque chose. D’ailleurs, je fonctionne encore comme ça aujourd’hui. Si je vis quelque chose de difficile, j’essaie de « l’effacer de ma mémoire », et je me reconcentre le plus vite possible sur l’équilibre que j’ai trouvé. Pourtant comme toi, je ne pense vraiment pas avoir vécu quelque chose de grave dans mon enfance. Des difficultés comme partout mais rien de plus. Par contre, contrairement à toi je ne me sens pas prête pour l’hypnose. Le fait de ne plus avoir de réel contrôle ne me rassure pas et surtout il y a cette crainte de découvrir quelque chose pour lequel je ne suis pas préparée.
    En tous cas, ton article m’a fait du bien. Lire quelqu’un qui vit les mêmes choses a toujours un côté rassurant.
    A bientôt,

    1. je comprends ce que tu dis quand tu parles que ce sont les photos qui t’ont fait remonter des souvenirs, j’ai aussi cette impression en effet !
      Tu arrives à zapper complètement les choses difficiles encore auj ? comment fais tu cela ?!
      Moi non plus je ne suis pas vraiment sûre d’être prête pour l’hypnose ! et oui en effet, vos commentaires me rassurent, je ne suis pas la seule contrairement à ce que je pensais !

      1. Je ne suis pas certaine d’arriver à zapper complètement parce qu’il y a souvent un petit quelque chose qui fini par rattraper mais je pense que c’est une sorte de déni, qui me fait me concentrer sur autre chose. Mais honnêtement je ne pense pas que ce soit une bonne solution pour autant. Mais je me dis que peut-être petite je faisais pareil et qu’avec le temps j’ai réellement réussi à oublier certaines choses… pourtant j’ai une bonne mémoire aujourd’hui. Mais pour certaines choses, périodes, les souvenirs s’effacent …
        Qui sait, nous trouverons peut-être des explications à tout ça un jour…!

  8. Tes mots me parlent, ont une résonance, pourraient être les miens. Je suis exactement dans le même cas que toi, aucun souvenir, pas le sentiment d’avoir spécialement des choses à enfouir, un sentiment étrange et ce questionnement, « est-ce bien normal ? pourquoi ? » en particulier quand j’entends les autres se souvenir tant et tant …
    Mes frères sont pareils ….étrange et intriguant … mais pour autant, comme toi, cette question, est-il nécessaire de creuser ?

  9. Allez chez un hypnotiseur pourrait peut-être t’aider, ça vaut le coup de tenter. Après, c’est sûr qu’il faut te sentir prête à découvrir certaines choses qui pourraient éventuellement te surprendre.
    Pour ma part, c’est tout le contraire, mes premiers souvenirs remontent à l’âge de la petite enfance (j’ai 2 souvenirs clés de mes 2 ans, car ce furent des « faits » marquants, mais c’est à partir de 4 ans que j’ai le plus de souvenirs.) Je me rappelle du bon comme du moins bon (et honnêtement je préfèrerai pouvoir occulter les mauvais souvenirs…) J’espère que tu arriveras à lever le voile sur ce mystère, les souvenirs nous aident parfois à comprendre qui l’on est présentement, pourquoi on a telle ou telle réaction, etc Bon courage !

      1. Oh que oui ! En fait, le plus pénible dans le sens inverse, c’est que tu te sens bêtement blessée par des trucs vieux d’une bonne décennie par exemple, le genre que tout le monde oublie normalement… C’est le côté moins sympa de la chose x)

  10. Moi aussi j’ai hyper peu de souvenirs. Quelque flash, plutôt positifs, mais surtout aucune émotions fortes. Mes amis d’école, aucune idée… C’est à peu près vers 16 ans que je commence a avoir un peu plus conscience de ce que j’ai vécu, bien et mal, et surtout les émotions.
    J’ai essayé de chercher, mais si l’entourage (surtout parental) n’est pas motivé a donner un support, c’est mission impossible. Donc j’ai abdiqué, trié les relations toxiques, car souvent on alimente le mal de vivre avec les mêmes erreurs, et j’ai vécu le present. J’ai eu de la chance de rencontrer la bonne personne…. Mais tout au fond de soi on garde toujours l’espoir de savoir un jour!!! Bon courage pour tes investigations et j’espère que tu auras plus de chance que moi.

  11. Pour ma part, j’ai pas ce souci au contraire parfois je me rappelle de trucs d’enfants vraiment anodins. Par contre, pour avoir eu ce genre de conversations à des filles qui étaient dans ton cas, j’ai l’impression que c’est lié à un traumatisme d’enfant. Je ne sais pas où tu en es mais à mon avis je pense qu’en parler à un psy (ou autre type de professionnel !) ne serait pas une mauvaise chose, surtout par rapport à d’autres billets que tu avais publiés.

  12. Je crois que la mémoire est sélective, que les émotions entrent en jeu dans la sélection des souvenirs, et qu’on peut ne plus avoir accès à des souvenirs liés à des choses dont on doit se protéger. Alors si tu avais eu un traumatisme profond dans l’enfance, tu ne pourrais pas t’en souvenir. C’est une idée de chercher à récupérer des souvenirs d’enfance par hypnose, mais il faut être prête à le faire. Tu peux ne rien réussir à remonter parce qu’il n’y a rien, ou alors tu peux te perdre dans tout ce flux soudain d’images et d’émotions et il faudra savoir gérer ça par la suite…
    Après, je te rassure, mes souvenirs d’enfance sont flous également, je garde néanmoins de belles images, de belles impressions, et des choses plus tristes aussi. C’est en discutant avec mes parents ou mes grand-parents que j’apprends des choses sur ce que je faisais quand j’étais petite, ce que je disais. Mes souvenirs ne sont clairs qu’à partir de mes 8 voire 10 ans je pense… Avant ça ce sont des flashs, des sons, des odeurs mais rien très précis…

  13. Inconsciemment tu as du tout verrouiller pour te protéger ou pour avancer. Vivre dans le passé n’est pas constructif mais comme toi vivre dans le flou n’est pas simple non plus. En tant que maman je me demande souvent plus tard ce que mes enfants garderont de leur jeunesse. C’est important les souvenirs. J’espère que tu vas retrouver les tiens et que surtout tu es en train de t’en faire plein des souvenirs que tu gardes au chaud pour plus tard. Bonne journée à toi belle Dounia.

  14. C’est pareil pour moi, les épisodes de mon enfance, de mon adolescence et même de ma vie adulte dont je me souviens sont essentiellement ceux qui ont été renforcés par des photos, des vidéos, des amis qui eux se souviennent du délire qu’on a eu ensemble le 5 juillet 1997 à 16h30 dans un petit café de Bruxelles, alors que je portais un pull bleu et une écharpe à carreaux. Sinon, quasi rien.

  15. Vraiment chouette de lire cet article et les commentaires aussi.
    Pour ma part j’ai oublié toute la partie scolaire de mon enfance. Et à l’école j’étais très solitaire, effacée, et sur mes bulletins on me décrit comme ayant été très rêveuse.
    Tout à l’heure j’ai croisé une personne que j’ai reconnue, je lui ai dit qu’on se croisait au collège et elle m’a répondu non on était dans la même classe en cm1 et cm2, et là j’ai eu un coup de panique. Je me suis rendue compte que je ne me souviens plus du tout qui était dans ma classe.
    L’un des rares souvenirs que j’ai c’est quand ils se sont tous moqués de moi.
    Et d’autres souvenirs désagréables d’une maîtresse qui humiliait et était parfois violente.
    Je pense que j’étais tellement mal à l’école que j’ai dû me créer une bulle dans laquelle je m’évadais, d’où le fait que je n’ai aucun souvenir de cette époque.
    Ce n’était peut être pas PARCE QUE nous étions discrètes et solitaires que nous avons oublié mais à l’inverse, peut être que nous étions comme ça pour fuir ce que nous n’aimions pas.
    Et le plus drôle dans l’histoire c’est que je suis devenue instit ;-). Une super façon de me réconcilier avec l’école.
    Pour revenir à toi, je ne sais pas si depuis tu as trouvé des réponses, mais je ne te conseillerais pas forcément d’aller fouiller de ce que ton cerveau a préféré te protéger.

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