J’ai pris une grosse claque devant « The Revenant » !
Je ne suis pas une bonne critiqueuse de films. En réalité, je n’ai jamais fait ça et je ne sais absolument pas de quelle façon, on doit s’y prendre.
Je sors du cinéma. J’ai été voir « The Revenant », après l’Oscar décerné à Léo et avoir revu Shutter Island l’autre soir, je me suis décidée bien que la bande-annonce ne m’avait pas emballée et que j’avais donc peur d’être déçue en sortant.
Synopsis :
Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.
Mon avis, attention spoilers :
Dès la première scène du film, on est plongé au cœur de l’action. La façon dont il est filmé nous plonge littéralement au cœur de la scène comme si nous voyons tout ce qui se passe de nos propres yeux.
Les scènes de violence sont maîtrisées à la perfection et sans non plus être complètement gores, je n’ai détourné les yeux qu’une ou deux fois ! Elles sont omniprésentes dans le film mais en 2h30, il n’y en a pas on plus tant que ça. Il y a de grands moments d’accalmie ou juste la beauté des paysages nous coupe le souffle ou encore des moments ou justement nous n’entendons que le souffle de Hugh Glass (Léonardo Dicaprio).
J’ai beaucoup aimé les flash-back que revit le héros en rêvant de la mère de son fils et de l’amour qu’ils se portaient et lui portaient tous les deux. J’ai aimé qu’elle soit indienne alors qu’il est un trappeur qui chasse pour piéger les animaux à fourrure afin de les revendre et qu’en cela, lui et ses coéquipiers soient ennemis avec les indiens. Leur amour est une sorte de Roméo et Juliette (tiens encore toi Léo ?!) des temps anciens pour le coup !
J’ai détesté son ennemi. On s’attache tellement au personnage de Hugh Glass qu’on a nous-mêmes envie de tuer John Fitzgerald (Tom Hardy) qui le laisse pour mort et tue son fils… Le jeu de cet acteur est là aussi parfaitement maîtrisé, il incarne le parfait méchant qu’on a tous envie d’aller étriper, mission accomplie !
Le film est puissant et prenant. A chaque seconde, à chaque souffle, le film nous tient en alerte, en attente de quelle sera la suite. 2h30, on ne les voit pas passer, limite on en redemande encore. Les émotions du personnage principal, on les ressent avec lui, à travers son regard, son souffle parfois même sans un mot, étant donné qu’il y a parfois de longs moments sans paroles. Tout cela sans que jamais, on ne s’ennuie ! La performance de Léo est tout simplement magnifique et l’Oscar est plus qu’amplement mérité.
La photographie du film est tout simplement géniallissime. Tout est filmé en lumière naturelle, ce qui a conditionné seulement quelques heures de tournage par jour et donc il a fallu recréer les répétitions et tout est tellement parfaitement joué que s’en est impressionnant !
On ressent la quête de vengeance du héros et dans cette quête chaque étape le rend plus fort. Chaque arrêt, chaque rencontre l’anime d’une force encore plus puissante. J’ai beaucoup aimé quand il rencontre un Indien avec qui il se lie et qui feront un bout du chemin ensemble et qui lui dit « La vengeance, c’est à Dieu d’en décider ». En fait, ce que j’ai aimé, c’est quand Hugh Glass redit cette phrase à la fin du film quand il tient enfin la possibilité de tuer celui qui a assassiné son fils, failli le tuer et laissé pour mort.
Les thèmes abordés dans ce film sont ainsi : Dieu, la vengeance, la survie, la rédemption, la paternité et le racisme. John hait tellement les indiens qu’il voue une haine viscérale à Hugh Glass car il a eu un enfant indien. A travers cette haine, nous voyons bien la dualité et les oppositions qui existaient entre ces différents peuples. Nous apprenons aussi la façon dont les hommes chassaient pour la fourrure ainsi que le commerce avec les Indiens, les liens entre chasseurs et Indiens etc etc… A travers ce film, nous vient une quantité monstre de questions : jusqu’où aller par vengeance ? Où et comment puiser la force de survivre ? La question de la foi est également abordée ; un décor de vieille église est d’ailleurs là pour montrer que la foi est importante.
La foi du héros c’est ce désir de vengeance envers celui qui lui a infligé une douleur suprême. C’est cette colère et cette haine envers lui qui le maintient en vie, qui le pousse à gravir ces kilomètres et à ne surtout rien lâcher, jamais. Et lorsque finalement, il est sur le point de pouvoir savourer sa vengeance, c’est ce rappel de Dieu qui le freine, ce rappel de cette rencontre avec l’Indien. Comme quoi, même de la haine entre deux peuples, peut naître parfois une grande sagesse…
Bien que le film reste d’une violence inouïe, il est aussi, à certains moments, magique par la beauté des paysages et les émotions qu’il réussit à nous transmettre, mais également poétique notamment lors des réminiscences du héros concernant la mère de son fils. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la façon dont le passé douloureux qu’il a vécu avec sa femme et son fils, qui en a d’ailleurs gardé des séquelles visibles sur le visage, le hante.
J’ai appris que le film était une adaptation du roman de Michael Punke qui s’ajoute à ma liste déjà énorme de pile à lire !
Je vous conseille donc amplement de courir au cinéma voir le film auquel je donne 10 / 10 sans hésiter !
Et toi, tu l’as vu ? Qu’en as-tu pensé ?
Edit : J’ai aussi beaucoup aimé l’amour que porte ce père à son fils. Au début du film, après s’être engueulé avec Fitzgerald, il engueule son fils et j’ai presque l’impression qu’il a honte de lui, ce n’est qu’une impression sur cette scène particulière car il emploie un ton particulièrement dur envers lui mais finalement, sa quête de vengeance pour se venger de celui qui l’a tué, prouve son attachement à son fils et qu’il cherchait juste à lui montrer qu’il n’a pas à avoir honte de ses origines. Et que de se battre avec ceux qui s’en moquent ne sert à rien.
10 commentaires
matchingpoints
Oui, nous l’avons vu et nous partageons votre analyse enthousiaste !
Nous en avons parlé aussi
http://wp.me/p2H2o8-5YH
Dounia Joy
je vais lire !
Alexandra
J’ai vu et j’ai adoré. Léo méritait bien son oscar, il est juste génial. Et Tom Hardy… Génial !!!
Dounia Joy
🙂
Sweet Judas
A propos du film, je dois avouer que c’est une immense déception, que ce soit pour le scénario comme pour les acteurs. Certes, les images sont magnifiques mais le style contemplatif et « j’aime me regarder filmer des montagnes pleines de neige où il se passe rien » toutes les 5 minutes, ça ne me convient pas du tout. Les films sur fond de voyage initiatique m’ennuient, je crois. Et c’est dommage parce que la bande-annonce ne le présentait absolument pas sous ce jour-là. Je m’attendais à un film d’action, furieux et nerveux. J’ai eu droit à un Dicaprio muet qui bave pendant deux heures pour mourir dans la Pampa après avoir compris que ce que lui a dit son pote indien, c’était ptêtre pas entièrement une connerie.
Bref.
Dommage qu’il voit sa carrière récompensée avec un Oscar pour ce film. Je le trouvais autrement plus brillant dans « The Wolf of Wall Street ».
Concernant ton edit, je ne suis pas d’accord. Il n’en a pas honte au contraire, il le protège parce qu’il l’aime profondément. Il sait déjà que rien ne sert de monter au créneau avec des mecs comme Fitzgerald, dans l’esprit duquel « les Indiens ont toujours tort, ils sont méchants et du coup toi aussi, tu mérites que la mort, sale peau-rouge ».
Glass essaie d’expliquer à son fils que, en raison de ses origines pawnee, les apparences seront toujours contre lui. Mieux vaut donc endurer ce genre de brimades en silence plutôt que de se jeter sur Fitzgerald et lui fournir l’occasion de prouver, bien malgré lui, toutes ces insanités dont il alimente son discours.
P.S. : Tout ceci n’engageant bien entendu que moi, blablabla, je préfère préciser hein 🙂
Dounia Joy
Merci bcp pr ton avis, en fait l édit c’est mon réssenti sur une scène du film mais effectivement maintenant que tu me m’expliques comme ça, c’est ça quil veut lui expliquer mais dans la façon dont il s’emploie pour le lui dire, ça me semblait péjoratif au premier abord. Moi j’ai bcp aime la dualité entre violence et moments d accalmie et le fait qu’il n’y ait pas besoin d avoir de paroles pour en faire un film qui justement à tellement à dire ! C’est finement réalisé je trouve ! Mais bon je comprends ton avis 🙂
seanalia
Comme toi j’ai trouvé ce film magnifique! Contrairement à ‘sweet judas’, moi c’est les scènes les plus calme que j’ai préféré, je trouve qu’elles contenaient toute l’émotion du film.
Par contre un moment tu écris « une sorte de Roméo et Juliette des temps anciens » sauf que Roméo et Juliette (1597) a été écrit bien avant la conquête de l’ouest (aprés 1800), ça a pas vraiment d’importance mais j’avais envie de le préciser :p
Dounia Joy
Peut être mais la aussi c vieux et pas des temps modernes donc. C’est pour ça. Complètement d’accord avec toi, les scènes calmes contenaient vachement d émotion… ! Même sans paroles le film en dit plus que des films parlés sans arrêt ! 🙂
tinalakiller
Et voilà je peux enfin lire ta critique car j’ai découvert le film il y a quelques jours in extremis ! Je précise que d’habitude je DETESTE Inarritu, ses manies, sa prétention et tout ça. Certes, je n’ai pas trouvé le film parfait. J’ai senti quelques longueurs, Leo est bon (et je suis sincèrement contente pour son Oscar) mais son partenaire Tom Hardy m’a davantage convaincue pour être honnête, Inarritu a toujours ses tics et se prend pour Terrence Malick. Bon. Mais cela dit, j’ai quand même pris du plaisir à découvrir ce film qui possède des scènes impressionnantes, qui a une esthétique qui sert réellement le propos et a un sujet pas si exploité que ça au cinéma.
Dounia Joy
merci pr ton avis !!! oui, l’autre acteur avait également un rôle important qu’il a très bien joué !
je me souviens d’un moment où j’ai décroché pendant le film et quand je suis revenue à moi, je me suis demandée combien de temps j’avais été dans la lune, c’est bien la première fois que ça m’arrive, parce-que je ne pensais à rien du tt à ce moment là et je ne dormais pas non plus ! trop bizarre!